GROUPE: HATE
MEMBRES: ATF Sinner (voix et guitare), Domin (guitare), Tiermes (basse), Nar-Sil (batterie)
PAYS: POLOGNE
TITRE: RUGIA
LABEL: METAL BLADE RECORDS
GENRE: BLACKENED DEATH
DATE DE SORTIE: 15 OCTOBRE 2021
Incontournable du blackened death métal, Hate est un groupe qui se tient droit, qui garde le cap fièrement et solidement depuis trente ans. Les habitués du style connaissent sans doute le nom de la formation qui se prépare à sortir son douzième album RUGIA ce 15 octobre 2021. Dans la dernière décennie, le groupe nous a habitué à une sortie environ aux deux ans et demie. La qualité des albums reste impeccable malgré cet échéancier chargé; il suffit d’écouter leur Auric Gates of Veles de 2019 ou leur excellent Tremendum de 2017 pour s’en rendre compte. Hate est une machine bien huilée et efficace. Rugia amène son lot de nouveautés: Nar-Sil est leur nouveau batteur, en remplacement de Pavulon qui a du quitter la scène pour cause de problèmes de santé; et le bassiste Tiermes s’est joint au groupe de manière permanente après trois ans comme membre de scène. Ce sang neuf a revigoré le processus créatif de Hate, qui nous offre aujourd’hui un produit classique et bien rafraîchit à la fois.
Les thèmes païens de l’album m’ont immédiatement sautés aux yeux. Ayant une grande affinité pour tout ce qui est païen, je suis immédiatement embarquée dans l’ambiance sur Rugia. Le titre du long jeu est en référence à l’île de Rügen, la plus grande île Allemande, qui fut du 7ième siècle au 12ième siècle l’un des points centraux de la culture Slave. Le temple du cap Arkona (probablement un nom que les fans de pagan métal vont reconnaître aussi) situé au point nord de l’île était le cœur de la spiritualité et du mysticisme slavonique du temps. Les paroles de l’album parlent de ces croyances anciennes, des guerres parsemant l’histoire de l’île et de la civilisation Slave dont le groupe tente de raviver la mémoire. Le vidéo pour la chanson Resurgence nous montre tout de suite dans quoi on s’embarque: l’univers visuel de l’album est riche de sens et de symbolisme. Le vidéo est d’une beauté poétique et d’une noirceur profonde à la fois. Quel cadre accrocheur.
L’album commence avec la chanson titre, Rugia. L’atmosphère est dense comme le brouillard. Des cloches sinistres résonnent. Et soudainement le morceau démarre à toute allure et on est projeté dans le chaos typique du blackened death métal. Ça passe un message clair: Hate ne sont pas ici pour niaiser, cet album, c’est du lourd! Pour les fans de drum, j’attire votre attention sur le vidéo de démonstration de la batterie pour cette chanson. C’est complètement fou. Si quelqu’un avait des doutes à savoir si Nar-Sil ferait l’affaire comme nouveau membre, ne cherchez pas plus loin, cet homme est une foutue machine! J’ai passé les quatre minutes trente du vidéo bouche-bée à fixer les pédales des doubles caisses-claires que Nar-Sil manipule quasiment à la vitesse du son, sans que ça aille l’air de lui demander le moindre effort. Franchement impressionnant.
L’enregistrement de cet album est de grande qualité. Le son est lisse, uniforme, bien travaillé, tous les éléments sont à leur place dans le mixage. C’est une expérience d’écoute agréable, ce qui diffère du son parfois volontairement abrasif du black métal. Clairement, Rugia a été produit par un studio avec de l’expérience. L’entièreté de l’album est de bon acabit, mais je vais quand même souligner quelques morceaux qui sortent du lot. Exiles of Pantheon a cette touche glaciale du métal Européen que j’apprécie particulièrement. Ça sonne froid comme l’hiver, pénétrant comme un blizzard de grésil. Les solos de guitare, courts mais efficaces, viennent percer la tempête juste au bon moment. Saturnus exploite les éléments les plus lents tempo du long jeu (bon, aussi lent qu’un groupe comme Hate peut être, les “blast beats” ne s’arrêtent jamais) et ça lui donne une bonne lourdeur. Resurgence met en valeur tout le travail vocal que ATF Sinner a réalisé au cours des dernières années: le chanteur a largement étendu ses capacités vocales. Il est en pleine possession de sa voix, qu’il décline en plusieurs styles différents de “scream” pour donner l’impression qu’il y a plus d’un vocaliste. Il joue à superposer et altérer ses différentes voix au cours de la chanson, un effet spécial qui ne sera pas évident à répliquer en concert. Sun of Extinction est le morceau le plus “pagan” de l’album, on reconnaît tout de suite le rythme au tambour sautillant et le riff de guitare qui rappelle étrangement le son d’une guimbarde. Du pur plaisir!
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Videos: Resurgence | Rugia (caméra sur la batterie)
MAUDE PARADIS-BEAULIEU | CHICKS ROCK MEDIA
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BAND: HATE
MEMBERS: ATF Sinner (vocals & guitars), Domin (guitars), Tiermes (bass), Nar-Sil (drums)
COUNTRY: POLAND
TITLE: RUGIA
LABEL: METAL BLADE RECORDS
GENRE: BLACKENED DEATH
RELEASE DATE: OCTOBER 15TH 2021
Hate stands proudly as a monolith of blackened death metal, tall, strong and ever enduring for 30 years. Fans of the genre undoubtedly know the name of the Polish band who’s preparing to release their 12th full-length album RUGIA on October 15th 2021. This past decade has seen a steady stream of output from the band, with a record every two years or so, and the quality’s not suffered whatsoever from their feverish release pace. We only have to look back at 2019’s Auric Gates of Veles of 2017’s excellent Trememdum as proof. Rugia introduces us to a new drummer, Nar-Sil, after previous drummer Pavulon had to step down because of health issues. This new blood flowed through the album’s composition process and invigorated it with a noticeably different drumming style. Add to this the addition of Tiermes as a studio member, who’s been on Hate’s live line-up since 2018, and we’re ready for a fresh new take on the band’s sound.
The pagan thematic of the album immediately stood out to me. I have a deep affection for anything pagan, so I was quick to be enthralled by Rugia’s visuals and atmosphere. The album is named after the isle of Rügen, an ancient pilgrimage site central to the old Slavic world. A deep dive in the lyrics reveal that the entire album is permeated by pagan texts about old wars, old worship, and a civilization whom’s traces Hate strives to keep alive. Take a look at the video for Resurgence, it’ll tell you all you need to know: the visual universe of the album is rich with meaning and symbolism. There’s a poetic beauty and stark darkness to it. Spirituality and violence coexist here in equilibrium. It’s a very effective frame.
The album opens with the title track, Rugia. The atmosphere is dense like a rolling fog, ominous bells toll in the distance, then the song stets off with dizzying speed and pure black metal chaos. It sets the tone straight, no dilly-dallying: Hate are here to deliver and this album is going to be heavy as hell. These guys are not messing around. Fellow drummers, may I direct your attention to the absolutely insane drum playthrough video for this song. If anyone had any doubts that Nar-Sil could do the job, wonder no more. This man is a goddamned machine! I’ve never felt four and half minutes go by so fast than while I was watching, captivated, this drummer murder his double bass drums and make it look effortless. Wow. What a joy to witness.
I’ve got only one word to describe the mixing and mastering of Rugia and it’s: smooth. This album is smooth like butter, everything is where it belongs in the mix, there’s layers and levels that bleed into each other, it’s a blissfully pleasant experience which is kind of a unique feature in the black metal world. This obviously comes out of a quality studio. The whole album is high quality, but I’ll speak of a few standout tracks for me. Exiles of Pantheon feels cold in tone like the dead of winter and pummels you like a blizzard of hail. The solos pierce the onslaught like a blade, sharp, quick and well timed. Saturnus is built upon the atmosphere-laden slower elements of the record (well, as slow as a band like Hate can go, blast beats still abound). Resurgence makes it clear ATF Sinner has expanded his vocal technique these past years: he mixes different harsh vocal styles to make it sound like there’s multiple voices, playing with superposition and alternation of style through the track. An interesting effect that will surely be tricky to recreate live. Sun Of Extinction is the most pagan-feeling song on the record, with a skippy drum beat and a foundational guitar riff that reminds of me how a jaw harp is played. Sheer fun!
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Videos: Resurgence | Rugia (drum playthrough)
MAUDE PARADIS-BEAULIEU | CHICKS ROCK MEDIA