CULT

24/05/2024
SUMMONER’S CIRCLE
BLACK LION RECORDS

GROUPE: SUMMONER’S CIRCLE

MEMBRES: Blind (chant), Gog (guitare), Omnus (guitare), Y’takt (basse et chant), Nadir (clavier et chant), Invictus (batterie)

PAYS: ÉTATS-UNIS

TITRE: CULT

LABEL: BLACK LION RECORDS

GENRE: BLACKENED DEATH/DOOM PROGRESSIF

DATE DE SORTIE: 24 MAI 2024

Formé en 2015, le groupe SUMMONER’S CIRCLE combine le black métal, le death et le doom à des influences progressives. Ils sont américains, de l’état du Tennessee. Force est d’admettre que les américains se sont dépassés dans la dernière décennie. De plus en plus de groupes des États-Unis innovent et impressionnent, et SUMMONER’S CIRCLE est un excellent exemple de ce mouvement. Ils livrent un produit de qualité, qu’il soit question de composition, de production en studio, d’image visuelle ou de thématique. Leur processus de création est raffiné. Bien que leurs long-jeux précédents soient restés plutôt dans l’univers de la fiction et de l’horreur fantastique, pour leur sortie de 2024, Cult, le sextuor s’appuie à 100% dans la réalité et dans leur propre vécu. Cult, c’est SUMMONER’S CIRCLE qui prend la parole contre les religions organisées, contre la cruauté et l’hypocrisie de ces sociétés à travers les âges. C’est le manifeste d’un groupe qui en a plus qu’assez de se faire traîner dans la boue dans leurs médias locaux par ces organisations qui ne comprennent pas le métal et qui font du genre en entier leur bouc-émissaire au lieu d’apprendre. Car oui, en 2024, dans certains états et pays, des groupes de métal se font encore condamner devant le tribunal de l’opinion publique à cause de la musique qu’ils jouent ou de leur image occulte. On se croirait dans les années 1980 avec la “satanic panic”. On a pas évolué encore. Cette mentalité a eu un impact négatif direct sur SUMMONER’S CIRCLE ainsi que d’autres groupes avec qui ils sont allés en tournée comme BATUSHKA. Après des années de ce traitement haineux, SUMMONER’S CIRCLE ont voulu prendre position. Cult est le résultat de ces efforts: un album qui expose et dénonce sans pitié ces religions organisées pour ce qu’elles sont, des cultes. Personnellement, je suis toujours partante pour un bon album anti-religieux. C’est un message qui me rejoint personnellement. Si vous êtes sur la même longueur d’ondes? Cult est une sortie à ne pas manquer!

On commence avec Apostle’s Dogma, une intro atmosphérique qui met le ton. Piano sombre et texturé; chœurs religieux inquiétants; des chuchotements glauques dans notre oreille gauche comme si quelqu’un se tenait derrière nous. Puis Cult Of The Dead Son embarque et c’est un morceau super entraînant. Les lignes mélodiques en majeure attirent l’attention. Le riff principal donne immédiatement envie de bouger la tête. Le refrain est “catchy”, on le retient vite. Le clavier est notre joueur étoile: les notes de l’instrument sont mises de l’avant, claires et faciles à suivre d’une section à l’autre de la chanson. La basse elle aussi a quelques moments de gloire où elle est montée au devant du mix. La production sur cet album est nette, propre. Chapeau pour tout le bon travail fait dans le studio. Bien que SUMMONER’S CIRCLE joue du death et du black, soit des genres qui tombent facilement dans l’effet “mur de son” dense et brouillon, Cult est aussi influencé par le prog. On sent la philosophie de la musique progressive, genre qui tend, à l’inverse, à diviser chaque instrument clairement et à laisser la place à chaque soliste pour briller. Les six membres du groupe ont chacun leurs moments. Un vidéo accompagne Cult Of The Dead Son. Celui-ci, quoi que simple, réussit à établir l’esthétique occulte du groupe. J’aime qu’il s’agisse d’un classique “vidéo de groupe perdu dans la forêt”, mais qu’il mette en valeur la nature du Tennessee. Ça fait changement des typiques forêts enneigées norvégiennes. J’apprécie l’approche locale.

On passe ensuite à Shroud Of Humanity. J’ai tout de suite senti l’influence de IHSAHN sur le chant ici, dans le rythme des paroles sur le couplet et dans les multiples couches de voix superposées sur le refrain. Il y a aussi un moment sur le bridge où le chant de poitrine connecté me rappelle la technique vocale de Jón Aldará (de HAMFERÐ, IOTUNN et BARREN EARTH). Étant une grande fan de ces deux chanteurs, c’est un haut compliment que je fais aux trois membres de SUMMONER’S CIRCLE qui forment l’ensemble vocal. Les paroles, elles, dressent une liste sans détour ni pitié des atrocités commises par l’église chrétienne au cours de son histoire. Les sujets les plus troublants sont disséqués ouvertement, sans gants de velours. Les textes n’ont pas comme but de choquer pour choquer, mais bien pour exposer la vérité, que les gens veulent l’entendre ou non. J’aime cette approche directe. Le vidéo de Shroud Of Humanity est plus cinématique que le précédent, plus poussé. L’usage des couleurs est frappant. La palette minimaliste contraste des personnages en noir (le groupe, l’opposant), en blanc (l’église, l’oppresseur) et en rouge (les victimes, l’oppressé). Le message ne pourrait pas être plus clair. Irreverence Of The Cross commence sur un assaut métallique frénétique. On est dans l’influence death. Le chant “growl” s’alourdit. Le batteur nous sert des “blast beats” en continu. Malgré tout, le clavier trouve toujours le moyen de percer l’intensité des autres instruments pour qu’on s’y accroche. Il nous guide au bord d’une transition vers le doom métal. La guitare devient soudainement vaporeuse et brumeuse, languissante. La basse est ronde et rebondie. Le morceau se termine sur un solo triomphant.

Thirst Of The Vulture a la parfaite sonorité maléfique. Le synthétiseur joue de longs accords atmosphériques. Ceux-ci font écho au sinistre chant de chœur volontairement désaccordé. Un instrument à corde, on dirait une harpe, se fait pincer et piquer; ces notes sont à la fois belles et inconfortables. L’ambiance de ce morceau me rappelle la bande sonore d’un de mes jeux vidéos favorits, Bloodborne. Profit Of Death évolue d’abord en mode doom. Le batteur joue surtout sur ses toms, ce qui accentue l’effet d’écho et de résonance de la pièce. Puis on transite vers une section “blackened”, les traits typiques du métal noirci étant ici tous présents. La chanson permute d’un genre à l’autre avec fluidité. Le tout est dynamique et “groovy”. Dogmatic Defilings est notre morceau final, et on dirait que les musiciens y ont déversés tout ce qu’il leur restait de frustration et de leur sentiment d’injustice. La plume du parolier est trempée dans le fiel; les instruments de chaque musiciens sont acérés et coupants. La batterie frappe fort, les guitares ont du mordant, et les cris du chanteur “scream” tombent même dans une sonorité “grindcore” par moments. À travers toute cette intensité, le synthétiseur (dont le mode ici rappelle davantage un violon) nous guide toujours. Le clavier ajoute un élément d’intensité émotionnelle à la chanson, tout comme les échanges successifs entre le chant clair et “scream” sur le refrain. C’est une finale bien balancée qui m’a laissé comblée.

Je pense qu’on a sous la main un parfait album pour initier des auditeurs au métal extrême! Cult est relativement court, du haut de ses trente-trois minutes seulement; ça en fait une œuvre qui n’est pas trop intimidante, ni trop difficile à digérer. La production propre et soignée, l’absence de mur de son, les nombreuses hameçons mélodiques dans chaque morceau ainsi que la diversité des genres visités font de Cult une superbe porte d’entrée. Je n’hésiterais pas à utiliser ce long-jeu pour aider des curieux à faire le saut du métal mainstream à l’univers plus underground. En même temps, l’intensité du jeu de chaque musicien, la lourdeur ainsi que la violence des propos tenus sur l’album en font aussi une offrande qui saura satisfaire les vétérans. Créer un album autant accessible que sombre n’est pas chose facile. SUMMONER’S CIRCLE on fait de la belle job.

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Vidéos: Cult Of The Dead Son | Shroud Of Humanity | Irreverence Of The Cross

MAUDE PARADIS-BEAULIEU | CHICKS ROCK MEDIA

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BAND: SUMMONER’S CIRCLE

MEMBERS: Blind (lead vocals), Gog (guitar), Omnus (guitar), Y’takt (bass and vocals), Nadir (keyboards and vocals), Invictus (drums)

COUNTRY: UNITED-STATES

TITLE: CULT

LABEL: BLACK LION RECORDS

GENRE: PROGRESSIVE BLACKENED DEATH/DOOM

RELEASE DATE: MAY 24TH 2024

SUMMONER’S CIRCLE is a progressive blackened death/doom outfit from Tennessee, United States. Active since 2015, they fit right in with the big push in the US for quality blackened projects. I’ve always been openly partial to the European scene, but even I have to admit the Americans have been outdoing themselves this past decade. And SUMMONER’S CIRCLE is no different. They bring the full package, from polished music to good production, from tight visuals to efficient theming. While previous albums have spoken mostly of the occult and of cosmic horror themes, 2024’s Cult takes a decidedly more black metal approach, with its core thesis being the dissection and brutal display of today’s organized religions (think christianity and other monotheisms) for what they truly are: cults. Apparently the band’s gotten some flack in the past from religious fronts for their esoteric image and topics, notably when they headlined a new metal festival in Tennessee and were wildly attacked as a result. Yes, in the 2020s, metal bands can still get dragged in the dirt for speaking their truth, as if certain pockets of civilization haven’t moved past the Satanic Panic of the 80s. That, combined with seeing the hatred some of their tour mates like BATUSHKA received while on the road with them in Europe, led to the band wanting to take action. The frustration derived from being on the receiving end of such vitriol culminated into Cult’s righteous and corrosive message. The guys have had enough, they’re ready to call out hypocrisy when they see it, and they shine the unforgiving light of truth on the organizations that dared to go after them and theirs. I, for one, identify with this message a lot. I am always here for a good purge of our collective religious trauma. We are privileged to have bands like SUMMONER’S CIRCLE to uphold tradition with scathing metaphorical church burnings. So if this vibe is for you? Then Cult is an album not to miss. Let’s deep dive.

Apostle’s Dogma sets the tone efficiently as an intro, with its creepy whispers panned to the left, as if someone with ill intent was already muttering commands to you over your shoulder. The somber piano and religious choir chants set the stage efficiently. Cult Of The Dead Son is catchy as heck. Major chord melodic leads, headbang-worthy riff, anthemic chorus you could easily scream along with. The keys, here in the form of a sick keytar, help us move from section to section beautifully. The bass gets heavily showcased, brought higher in the mix in opportune times. This album has incredibly solid production. Even if the music is based in genres like black and death which can get super dense on purpose, it is also prog-adjacent at its core. I feel like the progressive genre’s recording and mixing standards have prevailed here, because there is no wall of sound effect. Nothing is muddled, all the instruments are distinct, vivid and given equal time to shine. This is really clean. There is a video clip for this track to, and I feel it does a good job of showing off the band’s cohesive aesthetic. I especially enjoyed seeing how a band from Tennessee was able to find such a classic black metal settings in their own environment. We all know of the image and allure of those “deep in the Norwegian forest” black metal videos, and this has this same feel, but with a US local twist. Very nice.

Shroud Of Humanity shines next. I feel influences from IHSAHN in the vocals, especially in the rhythmic delivery of the verses and in the layered clean vocals of the chorus. As a massive IHSAHN fan, this similarity made my brain tingle in all the right ways. I also caught some influence from Jón Aldará’s round belting technique (see HAMFERÐ, IOTUNN and BARREN EARTH), especially in the belted section on the bridge. Gave me goosebumps! The lyrics shine an unforgiving light on the horrors committed by the christian church through the ages, not shying away from any topic. The text does not shock for shock’s sake: it exposes. The atrocities have been shocking enough this whole time, they speak for themselves. The video is stunning. From the get-go you can tell this is where the cinematic budget went for this release cycle. The color blocking is divine. The clip is cinematic, it hits the right emotional beats, it makes the viewer uncomfortable during the religious scenes and frames the band in gloomy beauty. Irreverence Of The Cross is an unapologetic, all-guns-blazing metallic assault. The harsh vocals get growlier and more gurgly. Blast beats abound. Still, always, the piano cuts through the sonic attack to gently direct the listener. And then we slip into a doom section. The guitar gets hazy, notes float. The bass bounces and reverberates. A triumphant guitar solo finale awaits.

Thirst Of The Vulture sounds evil in the best way. The keys create the sensation of dread. The choir is unsettling and purposefully dissonant. A harp gets plucked and pinched, it feels like an equally gorgeous and painful sound. This song remind me of the soundtrack of one of my favorite video games, Bloodborne. Profit Of Death has us vibe in a doom pocket. The drums are heavy on the toms and make great use of their natural resonance to fill the space. Then the track switches us into a more blackened territory, each genre flip more seamless than the last. It’s dynamic and groovy. It even keeps the groove going in the slower instrumental section. The guitar solo has a classic rock feel I adore. Dogmatic Defilings ends our journey in an unforgiving way, as if the band used their last song to unload every last ounce of hatred and frustration they still held within. It’s a purge. Fast drumming, sweltering riffs, verses with a meanness to them. You really feel the death metal side of the formation here. Yet soaring synths reminiscent of violins confer an emotional weight to the chorus, which only gets enhanced more by the splendid flips from cleans to harsh singing that happen throughout the rest of the song. It’s a balanced and satisfying conclusion.

Overall, I feel that Cult would make for someone’s perfect initiation into extreme metal. It’s a rather short full length release, sitting at 33 minute only. But that makes it easier to digest. The production is hella clean and uncluttered which allows for a simpler time decoding and integrating the tracks. Yet the intensity at which each instrument is played, the righteous violence of the themes, and the bleak atmosphere also makes Cult satisfying enough for extreme prog, black, death and doom veterans. I wouldn’t hesitate to use this record to help friends transition from mainstream metal into heavier stuff. To create an album that’s both accessible and profoundly dark is no easy feat. SUMMONER’S CIRCLE have done well for themselves.

Wanna order Cult? Go through SUMMONER’S CIRCLE’s bandcamp here. Let’s blow this release’s numbers up through the roof!

Videos: Cult Of The Dead Son | Shroud Of Humanity | Irreverence Of The Cross

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