BELPHEGOR + ARKONA + VALE OF PNATH | SALLE MONTAIGNE – QUEBEC | 12.04.2025

La compétence et l’habileté étaient à l’honneur ce samedi 12 avril à la Salle Montaigne. La ville de Québec accueillait trois groupes, BELPHEGOR, ARKONA et VALE OF PNATH, totalisant plus de soixante-quinze ans d’expérience. Ça, c’est du professionnalisme au pied carré. Initialement, la tournée comprenait un quatrième groupe, HATE. Avec leurs trente-quatre ans sur la route, HATE auraient fait monter le total d’années d’expériences à plus de cent. Malheureusement, les black métalleux polonais ont étés victimes de l’atroce bureaucratie américaine. Ils n’ont jamais reçu leur visa de travail malgré tous leurs efforts et ont donc du abandonner la tournée à la dernière minute. Je tenais à saluer HATE même s’ils étaient absents. Ils ont un nouvel album qui sort le 2 mai prochain sur Metal Blade Records, Bellum Regiis. Gardez-ça en tête et allez les encourager! Et maintenant, on passe aux bands qui étaient là.

VALE OF PNATH
VALE OF PNATH œuvre dans la scène du death metal technique américain depuis presque 20 ans. Avec tout ce temps là actif, j’aurais dû déjà les connaître. Mais non, bien que j’avais vu le logo, je ne m’étais pas assise avec leurs albums encore. L’annonce de cette tournée était l’opportunité parfaite pour que je morde dans une nouvelle discographie. Mon verdict, c’est que je ne suis pas une grande fan de techdeath. Il y a quelque chose qui me sature le cerveau dans ces albums; j’ai du plaisir pendant deux ou trois « tounes », mais rendu après une heure soutenue d’écoute, je me sens comme si j’avais pris un coup de poing au visage. J’étais, ceci dit, assez curieuse de voir comment les « Coloradiens » allaient sonner en show! On sait bien que des fois, un groupe en concert est immensément différent de sa version sur CD. J’avais hâte d’entendre leurs compositions sans la compression du format numérique et des écouteurs.

C’est à 18h que la Salle Montaigne ouvre ses portes. À 19h, les lumières baissent, une trame sonore symphonique s’écoule des hauts-parleurs, et VALE OF PNATH embarque sur scène. Ils jouent un 30 minutes ferme, sans froufrous. Pas une minute de débordement, pas de jasette avec la foule entre les chansons, même pas le temps de nommer leurs morceaux; juste du metal, mur à mur. Clairement, ces musiciens font les choses sérieuses. J’ai été impressionnée par le niveau technique et le savoir faire pointilleux de chacun d’entre eux.

VALE OF PNATH

Ken Sorceron au chant est la définition du contrôle vocal et du pragmatisme. Il ne gaspille pas un souffle. Il sait comment utiliser son espace sur scène et ses mouvements pour appuyer son chant. Pas de « garochage » d’un bord et de l’autre ici, tout est réfléchi. S’il interagit avec la foule, c’est à des moments planifiés d’avance et rapidement, pour nous encourager à scander des « hey hey » en rythme. Mais principalement, l’homme se concentre sur son exécution de diverses techniques vocales, naviguant des « screams » aux diverses textures, changeant de ton et d’octave comme si de rien n’était. Il allie les passages soufflés et grinçants à de lourds grognements bien puissants. On sent que le gars a l’habitude des planches. VALE OF PNATH n’en est pas à son premier rodéo.

Ken Sorceron | VALE OF PNATH

Le chanteur est avec eux depuis 2020, mais son groupe principal, c’est ABIGAIL WILLIAMS. Plus tard durant la soirée, entre deux groupes, Sorceron révélera à CHICKS ROCK MEDIA que ABIGAIL WILLIAMS sera de retour avec un nouvel album en juillet, ainsi qu’une tournée qui passerait dans la ville de Québec. On garde un œil là-dessus!

À la guitare, on a Vance Valenzuela, le dernier membre fondateur restant dans VALE OF PNATH. Ce projet, c’est son bébé, et ça se sent dans sa passion du jeu. VALE a un « lineup » intéressant, puisqu’ils ne semblent pas jouer avec un bassiste. On a un second guitariste à la place, Bryce Lucien. Les deux s’échangent solos et riffs, support et attaque, selon le moment opportun. L’assaut style double guitare et les harmonies superposées remplissent si bien l’espace sonore qu’on ne ressent pas l’absence de la basse.

VALE OF PNATH
VALE OF PNATH

Pour la batterie, c’est Gabe Seeber qui est aux commandes. Et quel batteur. Premièrement, comme tous les autres, sa technique est impeccable; mais dans un band de technical death, c’est presque attendu. Ce qui a attiré mon attention chez Seeber, c’est son charisme et sa présence sur scène. Pas facile pour un drummer de faire paraître sa personnalité, surtout quand il faut jouer des chansons aussi demandantes que celles de VALE OF PNATH, avec ses 200 battements par minute et plus. Mais Seeber trouve le moyen d’avoir l’air relax. Il fait du « windmill », tournant son impressionnante chevelure en rond pendant qu’il joue nonchalamment; il fait du « headbang » à grand coups de tête, il exagère ses mouvements pour montrer le tempo, il tape ses baguettes ensemble pour entraîner la foule, tout ça sans manquer une frappe. Il utilise la totalité de sa batterie, chaque tom, chaque cymbale. Aucune surface n’est épargnée. Il s’amuse même à ajouter des petites passes créatives, souvent sur ses cymbales « ride » et « splash ».

Gabe Seeber | VALE OF PNATH

Après les avoir entendu live, mon verdict pour VALE OF PNATH est qu’ils sont effectivement meilleurs en concert que sur CD, à mon humble avis. La clé, c’est la distance plus naturelle entre les instruments, l’oxygène que l’environnement de concert confère aux compositions. Ils ont passé le test!

ARKONA
Depuis ses débuts en 2002, le groupe russe ARKONA a cimenté son nom dans l’histoire du metal. En effet, il fut l’une des figures de proue de l’époque de l’âge d’or du folk metal, cette merveilleuse période musicale entre 2008 et 2015 environ où le metal folklorique à l’européenne a explosé en popularité partout ailleurs dans le monde. Pendant ces années -là, il pleuvait des shows de folk sur la province de Québec. On en avait à quasiment chaque deux mois, en plus de la fameuse tournée européenne Paganfest qui faisait des éditions nord-américaines à chaque année. ARKONA nous a rendu visite une myriade de fois dans ce temps-là. Quand l’engouement autour du folk s’est mis à baisser, plusieurs de ces groupes phares de l’âge d’or sont disparus. ARKONA est l’un de ceux qui a survécu au crash en diversifiant son son. Leur mélange initial de musique traditionnelle slave et de black metal s’est vu re-mélangé avec du doom et du progressif, pour faire du groupe ce qu’il est aujourd’hui. Revoir ARKONA en 2025, c’est comme renouer avec un vieil ami pour moi.

La troupe païenne est montée sur les planches à 19h50, après une installation rapide et efficace. Au son de petite musique folklorique d’ambiance, les membres ont pris place, habillés de simples tuniques de coton noires. On est loin des costumes élaborés du temps avec leurs fourrures d’ours, les tuniques de cuir brut à frange et les tambours en peaux d’animaux; mais le visuel reste bon. J’ai même vu quelques fans porter des fourrures, donc l’esprit est encore là.

ARKONA

La setlist se concentre principalement sur leur album le plus récent, Kob’ de 2023. ARKONA en jouent cinq morceaux : la chanson-titre, « Ydi », « Ugasaya », « Mor » et « Razryvaya plot’ ot bezyskhodnosti bytiya ». Les pièces coulent l’une dans l’autre sans trop de distinction, mettant l’accent sur la nature hypnotique et transcendante de leur musique.

Masha Scream n’a pas pris une ride. Toutes ces années et elle n’a absolument rien perdu de son feu intérieur. Elle a le même magnétisme, elle est toujours aux commandes. Sa voix s’est peut-être même améliorée avec le temps, on dirait qu’elle a pris en maturité, en texture. Masha utilise toute une gamme de techniques vocales, passant du chant traditionnel russe plein de « flips » de registre et d’occlusions glottales, au chant clair bien appuyé, à son classique chant scream guttural cru et explosif. Des fois, elle fait tout ça dans la même phrase.

Masha Scream | ARKONA

Elle a une gestuelle qui parle, ouvrant les bras, montant les mains au ciel comme pour aller porter ses incantations vers les divinités païennes auxquelles elle s’addresse, illustrant avec son corps les histoires qu’elle raconte.

ARKONA

Elle utilise aussi des effets technologiques sur son micro, usant savamment d’écho et de loops avec les pistes audios pour donner l’impression qu’elles sont plusieurs chanteuses.

Sergey Lazar, ou devrais-je dire Sergey Le Blanc maintenant avec sa longue chevelure et sa barbe massive toutes blanches, joue toujours bien. Ses riffs lourds, épais, pleins de réverbération et de répétitions contribuent fortement à la qualité envoûtante des morceaux.

Sergey Lazar | ARKONA

Ruslan Kniaz à la basse tient bien le rythme. Il se pose au centre de la scène comme une entité immuable, bougeant peu mais restant quand même animé avec son headbang et ses grands sourires.

Ruslan Kniaz | ARKONA

À la batterie, on a droit à une nouvelle recrue depuis 2020, Alexander Smirnov. Lui aussi a comme priorité de maintenir la cadence continue et égale des chansons pour l’effet ensorcelant. Mais il se permet quand même des sections de syncopations ou autres passes intéressantes. Il garde sa capuche sur sa tête durant tout le concert. J’aurais bien aimé voir plus de ses expressions. Mais on l’entend bien et c’est ça le principal.

Alexander Smirnov | ARKONA

Malheureusement, Vladimir Volk, le multi-instrumentiste responsable de tous les éléments folkloriques, n’est pas de la partie pour cette tournée. Son absence se fait sentir, les sections où son jeu de flûte ou de cornemuse sont habituellement accentuées étant maintenant vides. Les instruments traditionnels sont sur piste audio, mais ils sont un peu enterrés par les instruments vivants.

ARKONA fait un clin d’œil à son passé de pur folk avec les deux dernières pièces du spectacle. C’est le moment où la foule s’agite le plus. Leur grand succès « Goi, Rode, Goi! » voit toute la foule taper des mains pendant que les musiciens nous encouragent à maintenir la cadence. Masha a son pied de micro dans les airs qu’elle passe au-dessus de nous.

ARKONA

Smirnov tape dans ses baguettes. Kniaz et Lazar tapent dans les mains des fans au premier rang puis posent leurs poings sur leurs cœurs avec gratitude. « Zimushka » vient clore la performance. La salle est plongée dans une lueur orange brûlé en référence à la couverture de l’album culte Slovo de 2011. Masha démontre ses capacités vocales avec toute la puissance nécessaire pour une finale épique. Elle termine le concert acapella, seule avec ses échos frémissant d’intensité.

Masha Scream | ARKONA

Une fois le silence revenu, le sort brisé, les membres reviennent joyeusement saluer la foule avant de quitter vers l’arrière-scène.

BELPHEGOR
Peu de groupes peuvent se vanter d’avoir un historique aussi chargé que BELPHEGOR. Avec leurs forts idéaux, leurs valeurs irrévérencieuses perçues comme choquantes, leurs paroles qui mettent Satan, l’occultisme et l’ombre en général en valeur, et leur visuel frappant, BELPHEGOR fait des vagues depuis 1992. Ils se sont fait bloquer de certains pays, leurs concerts ont souvent fait l’objet de protestations, mais face à cette vague de résistance, les Autrichiens n’ont jamais plié. Ils ne compromettent pas leurs valeurs. Ils n’adoucissent pas leurs propos ou leur apparence pour plaire à quiconque. Non, ces démons se tiennent debout depuis plus de 30 ans et c’est franchement inspirant. La province de Québec a reçu de nombreuses visites de la troupe au cours de sa carrière, mais ça faisait six ans qu’ils n’étaient pas venus nous servir leur death metal noirci. Il était temps pour leur retour triomphant. Voyons voir si le groupe auquel je dois mon acouphène permanent est encore aussi diabolique que dans le temps.

La scène a pris au delà de 50 minutes à préparer, ce qui est assez long, soyons francs. Mais avec la complexité de leurs décors et de leurs costumes, je peux excuser un peu du délai. Deux massives croix inversées encadrent la scène, des squelettes de différentes origines crucifiés sur elles. Les machines à fumée saturent l’air de la Salle Montaigne au maximum. Deux bols d’encens cérémonieux sont placés devant nous, pour éveiller notre sens olfactif. Évidemment, les décors en ossements qui sont la signature visuelle du groupe sont bien présents. Crânes variés, cornes, côtes, mâchoires, dents, fémurs; la collection y est.

BEPHEGOR

C’est vers 21h40 que les festivités commencent avec « The Procession », une chanson inédite. L’intro style musique classique se décompose rapidement en un maelstrom de metal noir et de stroboscopes. BELPHEGOR enchaîne immédiatement avec les explosives « Baphomet » et « The Devil’s Son ». Helmuth, éternel commandant de cette machine de guerre autrichienne, trône au centre de sa scène. Il nous mène avec sa voix de revenant, donnant des consignes, grognant des incantations, annonçant le nom des chansons.

Helmuth et son regard perçan| BEPHEGOR

Sa gestuelle est ancrée dans l’occultisme : il fait plusieurs signes de mains et tient des poses précises, telle la fameuse pose solve coagula que le démon historique Baphomet a sur ses illustrations artistiques à travers les âges.

Helmuth et ses bras en sang | BEPHEGOR
BEPHEGOR

On va se le dire, BELPHEGOR a plus l’air d’être en mode « Helmuth et ses musiciens d’accompagnement » qu’en mode groupe aujourd’hui. Et certes, Helmuth, c’est BELPHEGOR. C’est le créateur du projet et le dernier membre fondateur restant. Mais en temps normal, Serpenth, le bassiste et chanteur constituant la seconde moitié du cœur de BELPHEGOR depuis 2006, est là pour partager les projecteurs. Ceci dit, pour cause de problèmes de santé apparemment, Serpenth n’est pas présent pour cette tournée (on lui envoie plein de bonnes énergies pour son rétablissement). Et même Molokh, le nouveau guitariste officiel du groupe depuis 2021, n’est pas là non plus. Cette fois-ci, Helmuth est accompagné de Wolfgang « Wolf » Rothbauer à la guitare, Chris Bonos à la basse, et James Stewart à la batterie.

Wolfgang « Wolf » Rothbauer | BELPHEGOR
Chris Bonos | BELPHEGOR

Bien que le trio livre une performance sonore sans faute, on les voit à peine. C’est sûr que la quantité astronomique de fumée artificielle n’aide pas. On pouvait à peine distinguer la batterie elle-même au fond de la scène, alors regarder l’homme derrière le kit jouer? Tâche difficile.

James Stewart | BELPHEGOR

Par chance, on entend Stewart plus que bien. Il tabasse sa batterie comme s’il voulait la casser en deux. On aurait dit qu’il a un moteur séparé pour ses jambes tant la grosse caisse ne relâche pas. Bonos, tout comme Serpenth qu’il remplace, s’occupe non seulement de la basse mais aussi du chant « screech », le type de cri perçant typique du black metal qui contraste avec les basse gutturales style death metal de Helmuth. Lui et Wolf se tiennent souvent de chaque coté de la scène, au niveau plancher ou sur des plateformes surélevées, de manière quasi-militaire, sans bouger, flanquant leur leader comme des gardiens.

BELPHEGOR

L’accent est pleinement mis sur Helmuth, qui est le seul musicien qui aura des lumières sur lui pendant la performance. Heureusement, il fait le show. Il est toujours très expressif. Il tord son visage pour mimer des cris d’agonie. Il roule ses yeux jusqu’à ce que seulement le blanc de la sclère soit visible. Il s’agenouille plusieurs fois pour exécuter ses rituels.

Helmuth | BELPHEGOR
Helmuth | BELPHEGOR
Helmuth | BELPHEGOR

Il présente à la foule un crâne de bouc pour qu’on puisse le vénérer. Son chant est implacable. Ses solos torturés de guitare et ses célèbres harmoniques artificielles arrachent nos tympans. Il fait bien le travail. Mais je mentirais si je ne soulignais pas le manque de variété visuelle. J’aurais aimé que les autres membres participent plus et aient leurs moments sous les projecteurs aussi.

Helmuth | BELPHEGOR

« Sanctus Diaboli Confidimus » est notre prochaine chanson. Il s’agit d’un autre morceau inédit, ne figurant sur aucune sortie officielle malgré qu’il soit joué en spectacle depuis 2017. « Belphegor – Hell’s Ambassador » et « Stigma Diabolicum » viennent ensuite. La foule a les poings dans les airs. Helmuth nous encourage à coups de « Quebec Cityyyyy », ses croassements d’outre-tombe nous faisant crier en réponse. La classique « Lucifer Incestus » ajoute un peu de dynamisme vocal à l’ensemble, une voix féminine sur bande audio déclarant son amour pour Lucifer et le suppliant de la détruire. « Virtus Ansinaria – Prayer », la meilleure ballade de leur discographie, fait vraiment son effet. Le rythme plus posé nous permet de respirer et de chanter la distincte mélodie à la guitare tous ensemble. Ça a été mon moment favori de la soirée. On déboule ensuite vers la fin de la setlist avec « The Devils », « Der Lichtbringer » (une troisième chanson pas encore sortie) et « Totentanz – Dance Macabre ». Après l’usuel faux départ de scène, BELPHEGOR revient pour nous asséner le coup final, « Gasmask Terror ». Tenant sa guitare Jackson RR24 signature au bout de ses bras, Helmuth parade fièrement. Le groupe prend un moment pour distribuer pics de guitare et poignées de mains, et c’est la fin de notre communion avec les forces obscures.

TEXTE : MAUDE PARADIS-BEAULIEU | CHICKS ROCK MEDIA
PHOTOS : MARIE EVE DESMEULES | CHICKS ROCK MEDIA

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Québec City was in for a showcase of professionalism and skill this Saturday, April 12th. Three bands with a combined 75 years of experience came to show us how it’s done: BELPHEGOR, ARKONA and VALE OF PNATH. The tour originally had a fourth band on the bill: Poland’s HATE. With HATE’s staggering 34 years on the road, this tour would have had over 100 years of savoir-faire to display. Alas, they were the latest victim of the United State’s dreadful bureaucracy, as they were not able to receive their work visa on time, despite trying everything they could. Even if HATE weren’t with us at the Salle Montaigne, I still wanted to give them a shout out. The Polish black metal outfit has a new nightmarish album coming out on May 2nd on Metal Blade Records called Bellum Regiis. Keep that in mind and give it a listen in two weeks! And now, back to our regularly scheduled program.

VALE OF PNATH

Colorado’s VALE OF PNATH has been in the technical death metal trenches for almost 20 years. Yet here I was, new to their game. I’d seen their name before but I’d not sat with a full album yet. That changed in preparation for this show. I was thrilled for the excuse to chew on a new discography. I’m not the biggest techdeath person, but I was curious to see how this American band felt live versus on album. How their compositions would feel when less compressed by audio formats and passing through earphones.

The doors of the Salle Montaigne opened at 6p.m. By 7p.m., shadows, a symphonic audio track and big strobe lights welcomed VALE OF PNATH on stage. They played a sharp 30 minutes, with little to no downtime. No chatting with the crowd between songs, no track title announcements, just wall-to-wall metal. Those guys are a no-bullshit, straight-to-business band. And down to business, they got. Cause wow, all of these musicians were technical beasts!

Ken Sorceron’s vocal performance could not have been more professional. Not one breath was out of place. He used the space available to him to move and be energetic. He interacted with the crowd succinctly, briefly leading us in chants or drawing up our horns, but his focus was on his precise weaving of screeches, growls and rasps. VALE is Sorceron’s new-ish project. He joined them in 2020. After the show, the man himself would reveal to CHICKS ROCK MEDIA that his main band, ABIGAIL WILLIAMS, was not only coming out with a new album slotted for this July, but that Québec City would be part of their next tour. Now that’s something to look forward to!

Vance Valenzuela on guitar, last remaining founding member of VALE OF PNATH, and his dual guitar counterpart Bryce Lucien, windmilled the show away. They had two guitars and no bass player, an unusual but compelling setup. Solos and dual harmonies soared clearly over the other instruments, the barrage of notes constant enough that the lack of a bass wasn’t noticeable. Gabe Seeber behind the drum kit was charismatic. He was animated in ways drummers often can’t be because of how tricky their parts are. And that’s not to say VALE OF PNATH’s drum parts are easy, not by a long shot. It’s the exact opposite. I was floored by how the man found opportunities to windmill, to headbang with his majestic long mane, to raise his sticks in the air and more, all while consistently nailing 200 to 300 BPM tracks. He used clever drum fills regularly, spreading impact over the entire kit. Not a cymbal was spared as he crafted intelligent rhythms and ear-catching little beats on his various rides and splashes. He killed it.

VALE in concert was a better and more coherent experience than on CD for me. The key was how aerated the musical layers were in a live setting. The distance between each instrument allowed the compositions to breathe. They passed the test for sure.

ARKONA
Since their inception in 2002, Russia’s ARKONA has stamped their name in metal history. They were one of the figureheads of the golden age of folk metal, that beautiful era of music circa 2008 to 2015-ish where countless European folk metal bands exploded in popularity outside of their native countries. Quebec was booking folk metal tours left and right back then, multiple times a year. We also had yearly editions of the legendary Paganfest tour, one that took ARKONA to our city numerous times. After the hype around folk metal began to die down, the Russians survived the crash by diversifying their sound. Their initial mix of Slavic traditional music with black metal morphed to now include more progressive and doomy elements. I was happy to catch up with ARKONA after so many years, to see what changed and what remained from this old favorite.

After a folk music interlude and a very quick turnaround, the Russian troupe took the stage at 7:50p.m. Dressed in plain black tunics, hoods low over their eyes, their stage costumes were simpler than the fringed raw leather, animal furs and hand drums from fifteen years ago. The setlist focused on the band’s latest offering Kob’ released in 2023. They played five songs from it: the title track, “Ydi”, “Ugasaya”, “Mor” and “Razryvaya plot’ ot bezyskhodnosti bytiya”. The songs bled into each other, boundless entities, creating a trance-like feel as we were carried forward by the hypnotic beat and layered vocals.

Masha Scream hasn’t aged one bit. She still has the same magnetism she used to, the same commanding presence. Might I say her voice got better over the years, more mature, more controlled. She used the full array of her vocal capacities, negotiating traditional Slavic vocal flip techniques, long sustained belted notes, rousing screams and her signature raw gutturals. She often raised her arms to the skies as if in prayer, sending her lyrics up to pagan divine forces, making different gestures and illustrating the stories she told. She also used a variety of electronic effects on her mic, making her voice echo or loop and layer onto itself.

Sergey Lazar, now donning a magnificent completely white beard and mane, played well. Armed with thick guitar riffs, he contributed a lot to the mesmeric effect of the music. The massive amount of reverb and the repeated chugging patterns did the trick. Said patterns were accented by Ruslan Kniaz on bass. The man held center stage, not moving much from his spot but still staying animated, lifting his bass up and lightly headbanging with a jolly smile. Alexander Smirnov, 2020’s addition to the lineup, was behind the drums. While mostly focused on maintaining a tight rhythmic foundation throughout the show, he dotted in some interesting parts of syncopation or purposefully off-beat sections to keep things fresh. He spent most of the show hidden under his tunic’s hood, so we couldn’t see much of his expressions. Unfortunately mister Vladimir Volk, ARKONA’s traditional folkloric multi-instrumentist, was not present. Thus, all folk parts were on audio track. His absence was felt, given the long stretches where his flute or bagpipe would usually be showcased. 

The last two songs of the setlist came from ARKONA’s earlier true folk metal era. As expected, they were the tracks that garnered the warmest reception from the fans. First, their big success “Goi, Rode, Goi!” had everyone clapping their hands on time. The musicians egged us on, Smirnov hitting his drumsticks together, Masha holding her mic stand up over the front row. Kniaz and Lazar walked up to the edge of the pit, fist-bumping fans and holding their hands to their hearts, grateful. Then “Zimushka” ended the show. Orange lights colored the venue in a nod to the cult 2011 Slovo album. This was a powerful closer. Masha got to display her emotive vocals one last time, ending the show acapella, just her and her echoes whispering back her gorgeous Slavic lamentations. Once the spell was broken, they warmly saluted the crowd and exited.

BELPHEGOR
There are not many bands as deeply dedicated to their craft as BELPHEGOR is. Since 1992, this Austrian machine of devastation has never stopped, never wavered, never changed who they are. They are uncompromising in their ideals, and they endured a lot of shit as a result throughout their career, having shows cancelled and protested multiple times in different parts of the world because of how “shocking” their lyrics and visuals are. Yet BELPHEGOR never folded. With their unique flavor of blackened death metal full of occultism and pinch harmonics, they forged their own path. They visited Québec City numerous times in the past. But the last time the Black Mighty Raven and his troupe were here was six years ago, so we were long overdue for their triumphal return. Let’s see if the band to which I owe my permanent tinnitus is still as brutal and as diabolical as I remember.

The stage took over 50 minutes to set up, which is quite the long delay. However, I can kind of excuse it, given how intricate the Austrians’ decor and costumes are. Massive inverted crosses donned the stage with different types of skeletons crucified on them. Smoke machines pumped the venue chock full of a thick haze. Two incense bowls burned languidly, for a total sensory experience. BELPHEGOR’s typical bone decor was of course included, with mic stands and various props made out of animal skulls, horns, jaws, ribs, leg bones, etc.

9:40p.m. rolled around and the performance began with the unreleased track “The Procession”. Classical music rapidly devolved into a maelstrom of black metal and strobe lights. BELPHEGOR immediately pursued this explosive start with “Baphomet” and “The Devil’s Son”. Helmuth, immutable commandant of his death machine, led us with his revenant’s voice, making hand signs like the demon Baphomet’s classic solve coagula pose.

Let’s address the elephant in the room. BELPHEGOR, this time around, definitely felt like a Helmuth And His Backing Band situation. Serpenth, the other half of BELPHEGOR’s core since 2006, typically shares the spotlight with our leading man. Alas, the bassist and backing vocalist had to sit this tour out, apparently due to health issues (we wish him a swift recovery for anything he may be dealing with). Even Molokh, BELPHEGOR’s newest permanent member since 2021, wasn’t on guitar duty for this North American run. No, this time Helmuth was accompanied by Wolfgang “Wolf” Rothbauer on guitar, Chris Bonos on bass and James Stewart on drums.

While the trio delivered a great performance sonically, we barely saw all of them. Thanks to the sheer amount of smoke continually pumped on stage, we rarely glimpsed the drum kit, let alone the man behind it. We heard Stewart though, extremely well in fact. The man beat his kit into dust. Bonos, like Serpenth whom he replaced, took care of backing vocals alongside his bass playing. His higher pitched black metal screeches contrasted his leader’s gravelly death metal lows. Him and Wolf often stood on either side of the stage, sometimes on risers, framing the main man with their unmoving forms in a near militaristic manner. The focus though was fully on Helmuth. For most of the show, he was the only musician with lights on him. Thankfully, he was entertaining to watch. The man was very expressive, contorting his face into soundless agonal screams or rolling his eyes to the back of his skull so that only the white sclera was visible. Numerous times during the performance, he knelt on stage to perform various parts of his occult rituals to Satan, moving in certain ways, pausing to pray, holding up a goat skull so that the crowd may worship it, etc. Helmuth is BELPHEGOR. He is the whole show. But I’d be lying if I said I didn’t miss a stronger presence from the other band members, or wish for a bit more visual variety.

Nevertheless, the barrage of blackened death didn’t stop. We moved on to “Sanctus Diaboli Confidimus”, another unreleased track despite being on concert setlists since 2017. Its cult-like chants and church-like bells resounded throughout the venue. Next came “Belphegor – Hell’s Ambassador” and “Stigma Diabolicum” which got good responses from the crowd. Fists in the air, we chanted to the rhythm, and we screamed when Helmuth croaked “Quebec Cityyyyy” in his voice from beyond the grave. “Lucifer Incestus”, the absolute classic, gave us some nice sound dynamics, with tortured female vocals on the audio track to cut through the wall of sound. “Lucifer, I adore you. Lucifer, destroy me,” the voice begged, and we yelled alongside it. We then got to “Virtus Ansinaria – Prayer”, the most beautiful (and the only) ballad in the band’s repertoire. This is a personal favorite of mine, so it was a delight to experience it. “The Devils”, “Der Lichtbringer” (a third unreleased track) and “Totentanz – Dance Macabre” brought us toward the end of the performance. After a typical fakeout, the demons returned to the stage to deliver unto us their encore and eternal closer, “Gasmask Terror”. Helmuth, holding his signature Jackson RR24 guitar high above his head, told the crowd that we fucking ruled, and that was a wrap on this night’s occult communion with forces from beyond.

TEXTE : MAUDE PARADIS-BEAULIEU | CHICKS ROCK MEDIA
PHOTOS : MARIE EVE DESMEULES | CHICKS ROCK MEDIA

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