Déjà la dernière soirée de l’édition 2024 du Festival d’été de Québec. Et encore une fois ce soir, on fait un petit voyage dans le passé avec les icônes du hard rock / glam metal LEE AARON et MÖTLEY CRÜE. Entre les deux, SEETHER et son hard rock plutôt post-grunge/alternatif. J’ai bien hâte de voir la faune qu’il y aura sur les Plaines.
LEE AARON
La chanteuse est entrée en scène avec la pièce «Vampin’». La femme de 61 ans, qui a fait rêver beaucoup d’ados et inspiré bien des jeunes filles dans les années 80, est toujours très jolie.
Elle a également encore une très bonne voix, puissante, légèrement rauque, typique du rock. LEE AARON s’est fait connaître surtout avec son album « Metal Queen ».
Et elle a l’attitude d’une Metal Queen. Cependant, elle n’a chanté que la pièce éponyme de cet album. Elle bouge bien sur scène, semble avoir une belle complicité avec son guitariste (dont la guitare est rose fluo!).
Au milieu de sa prestation, environ, LEE AARON a salué les jeunes femmes dans la foule, elle a remarqué qu’il y avait beaucoup de « young ladies on the front row » avant d’entamer « Some Girls Do ».
Nous avons eu une très bonne prestation et même les jeunes en ont profité pour faire du « body surfing » ou du « body flying » (i.e. littéralement lancer quelqu’un dans les airs). Et la chanteuse nous a quittés sur une petite phrase en français : « Merci Québec, je t’aime! ».
SEETHER
En sandwich entre des légendes d’une autre époque, un groupe plus jeune, SEETHER. Comme je l’ai mentionné en introduction, le groupe joue un hard rockplus récent, plus jeune. Ce qui ne veut pas dire plus dynamique, puisqu’il est principalement influencé par le metal alternatif et le grunge, qui étaient à la mode juste avant leur formation. À l’instar de RISE AGAINST une semaine auparavant, le groupe a très peu interagi avec le public.
Ils nous ont joué leurs pièces une à la suite de l’autre sans vraiment parler. Ils ont bien fait lever et bouger les mains à deux ou trois reprises, sans plus. Mais au moins, ils n’ont pas joué façon « cassette ». C’est-à-dire qu’ils se sont un peu lâchés, en étirant quelques solos, en se permettant quelques actualisations.
J’ai apprécié le fait qu’ils n’aient pas fait de « faux rappel ». Ils ont conclu leur prestation avec deux de leurs pièces les plus populaires, soit « Fake It » et « Remedy ».
MÖTLEY CRÜE
Oh que j’ai hâte de voir comment va tourner la prestation du groupe en tête d’affiche! À une époque, j’ai beaucoup aimé MÖTLEY CRÜE. Il faut leur donner ça, leur sens du spectacle et la folie du batteur Tommy Lee ont fait lever les standards pour les autres groupes. On n’a qu’à penser à son solo dans une cage qui est soulevée dans les airs et se met à tourner sur elle-même. WOW! J’ai eu un gros crush à ce moment-là. J’ai aussi vu le groupe lors du 1er show de leur « tournée d’adieu » à Montebello en 2014. Je porte d’ailleurs ce soir la camisole qui porte le titre de cette tournée, « All Bad Things Must Come To An End ». Et c’est un peu ce que je me dis. À un moment donné, les tournées d’adieu, faut que ça finisse, non? En même temps, je veux leur donner une chance. Et je suis curieuse d’entendre le jeu de John 5 (guitariste pour Marilyn Manson, Rob Zombie), qui remplace Mick Mars à la guitare, voir comment il a pris sa place. Laissons le show commencer.
L’arrivée du groupe sur scène est précédée d’une intro de genre « breaking news » sur une chaîne piratée, sur les écrans géants. Le décor est très simple. L’accent étant principalement mis sur les jeux de lumières et les effets numériques. Deux objets en forme de cerf-volant et invoquant une croix inversée sont suspendus au-dessus de la scène. Je finis par comprendre que ce sont les micros de Nikki Sixx et John 5! Ces deux derniers semblent très en forme. Traversant la scène en courant, ou tournoyant tout en jouant. Les seuls moments où John 5 semble s’arrêter sont lorsqu’il joue un solo ou qu’il doit chanter. Les deux premiers morceaux sont joués dans la sobriété.
Des danseuses arrivent sur « Wild Side », ça commence plus à ressembler à du MÖTLEY CRÜE. À « Shout At The Devil », on pouvait entendre la foule scander « Shout! Shout » toute ensemble. Un peu plus tard, Vince Neil nous présente leur nouvelle chanson « Dogs of War ». Les choristes et danseuses reviennent alors sur scène, coiffées d’un masque de style « puppy BDSM », coordonnés avec ceux des figurants apparaissant dans la vidéo projetée en même temps sur les écrans géants.
Parlant de Vince Neil, j’ai été positivement surprise. Ok, il n’a plus le coffre et la voix qu’il avait auparavant. C’est vrai que les années d’abus ont détérioré sa capacité vocale. Mais ce n’était vraiment pas si pire que ce qu’on a pu lire ou entendre des plus récentes critiques. C’est vrai, il n’est plus capable de monter dans les très aigus ni de tenir la note aussi longtemps qu’avant. Mais il a trouvé un moyen de contournement : soit il tend le micro à la foule afin que les fans chantent « pour lui », soit il termine en fade out.
On a ensuite droit à un solo de John 5, truffé d’extraits de pièces populaires, puis de « Looks That Kill » et d’un pot-pourri composé d’un mélange de leurs hits et de hits punk populaires : « Rock’n’Roll Junkie », « Smokin’ In The Boys Room », « Helter Skelter » (des Beatlesmais reprise par tout un chacun), « Anarchy in the U.K. » (Sex Pistols), « Blitzkrieg Pop » (Ramones), « Fight For Your Right » (Beastie Boys).
Pendant ce medley, je me disais que Tommy Lee était étonnamment tranquille.
Et voilà qu’il se lève de derrière sa batterie, vient sur le devant de la scène et parle au public. Il a souligné à grand coups de f*ck, de f*cking et de Jesus Christ! à quel point il y avait beaucoup de monde et que ça fait du bien d’être de retour ici. Il dit : « Je vous vois. Ce que je ne vois pas, ce sont des cocktails et de la bière. Est-ce que vous buvez? Levez vos verres! » Et les festivaliers de lever leurs verres tout en acclamant le batteur. « Et l’autre chose que je ne vois pas, c’est… Je n’ai pas vu une seule paire de titties. ». Il n’a suffi que d’une fille qui lève son chandail pour que plusieurs suivent. Et même si Tommy Lee a dit qu’il voulait aussi voir les gars montrer leur titties, ce fût une série de jeunes femmes, assises pour la majorité sur les épaules de copains, qui nous ont montré leurs seins. Qu’on approuve ou pas, c’était digne de mention. On se serait presque cru 15 ans plus tôt, encore plus loin.
Après cet intermède, Tommy Lee a repris sa place derrière la batterie et les autres membres du groupe sont venus le rejoindre pour un enchaînement de succès tels « Dr. Feelgood », « Girls Girls Girls » et pour finir en beauté avec « Kickstart My Heart ». Avant de quitter la scène, Tommy Lee est revenu sur le devant de la scène pour faire participer une dernière fois son public : « I say Mötley – you say Crüe », qu’il a répété deux fois, puis « I say f*ck and you say you : F*ck – you. We love you! » Et de quitter la scène.
Malgré le fait que les gars de MÖTLEY CRÜE ne sont plus tous jeunes, ils se sont assagis mais pas trop. Et en dépit du fait qu’ils n’avaient pas dormi depuis deux jours (selon l’Instagram de Nikki Sixx), on a eu droit à un bon show. C’était finalement bien mieux que ce à quoi je m’attendais, j’ai vraiment eu du plaisir à les revoir. Mais, à mon avis, cette fois devrait être la dernière pour vrai. Comme je l’ai mentionné plus haut, à force de trop faire de « dernière tournée », les groupes perdent de la crédibilité et le respect d’une partie de leur public.
TEXTE : MAUD LÉGARÉ | CHICKS ROCK MEDIA
PHOTOS* : MARIE-EVE DESMEULES | CHICKS ROCK MEDIA
* Les photos de MÖTLEY CRÜE sur scène sont une gracieuseté du FEQ. Crédit photo : Marc-Antoine Hallé.
Setlist LEE AARON
Vampin’
Hands On
Rock Bottom Revolution
Some Girls Do
Sex With Love
Fire and Gasoline
Metal Queen
Whatcha Do To My Body
Setlist SEETHER
Gasoline
Fine Again
Broken
Country Song
Wasteland
Troof
Rise Above This
Nobody Praying
Dangerous
Fake It
Remedy
Setlist MÖTLEY CRÜE
Primal Scream
Too Fast
Wild Side
Shout
Live Wire
On With The Show
Dogs of War
John 5 solo
Looks That Kill
Medley (Rock’n Roll, Smokin’ In The Boys Room,
Helter Skelter, Anarchy in the U.K., Blitzkrieg Pop,
Fight For Your Right)
Home Sweet Home
Dr. Feelgood
Same Ol’ Situation
Girls Girls Girls
Kickstart My Heart
+++
It’s already the last night of the 2024 edition of the Festival d’été de Québec. And once again tonight, we’re taking a trip down memory lane with hard rock / glam metal icons LEE AARON and MÖTLEY CRÜE. In between, SEETHER and their post-grunge/alternative hard rock. I can’t wait to see what kind of crowd will be on the Plains.
LEE AARON
The singer took to the stage with « Vampin' ». The 61-year-old woman, who kept a lot of teenagers dreaming and inspired a lot of young girls in the ’80s, is still very pretty. She also still has a very good, powerful, slightly harsh voice, typical of the genre. LEE AARON is best known for her album Metal Queen. And she does have the attitude of a Metal Queen. However, she only sang the eponymous track from this album. She moves well on stage, seems to have a great complicity with her guitarist (whose guitar is neon pink!). About halfway through her performance, LEE AARON greeted the ladies in the crowd, noting that there were a lot of « young ladies in the front row » before launching into « Some Girls Do ». She gave a great performance, and even the youngsters took the opportunity to do some body surfing and “body flying”. And Lee left us with a few words in French: « Merci Québec, je t’aime!”
SEETHER
Sandwiched in between legends of another era, a younger band: SEETHER. As I mentioned in the introduction, the band plays a newer, younger brand of hard rock. Which doesn’t mean more dynamic, since it’s mainly influenced by alternative metal and grunge, which were in vogue just before they formed. Like Rise Against a week earlier, the band did not interact much with the audience. They played their songs one after the other without really talking. They did get the hands up and moving a couple of times, but nothing more. But at least they weren’t in automatic mode. In other words, they let loose a little, stretching out a few solos, even making room for “updates”. I liked the fact that they didn’t fake an encore. They closed their set with two of their most popular songs, « Fake It » and « Remedy ».
MÖTLEY CRÜE
Oh, how I can’t wait to see how the headlining band’s performance turns out! There was a time when I really liked MÖTLEY CRÜE. You’ve got to hand it to them, their showmanship and the madness of drummer Tommy Lee raised the bar for other bands. Just think of his solo in a cage that’s lifted into the air and spins around. WOW! I had a big crush at that moment. I also saw the band at the 1st show of their « farewell tour » in Montebello in 2014. In fact, tonight I’m wearing the tank top from that tour and marked « All Bad Things Must Come To An End ». And that’s kind of what I tell myself. At some point, farewell tours have to come to an end, don’t they? At the same time, I want to give them a chance. And I’m curious to hear John 5’s playing (he played for Marilyn Manson and Rob Zombie), who’s replacing Mick Mars on guitar, to see how he’s taken his place. Let the show begin.
The band’s arrival on stage is presented as a « breaking news on a hacked channel » intro on the giant screens. The decor is very simple, the emphasis being put on the lighting and digital effects. Two kite-shaped objects invoking an inverted cross hang above the stage. I finally realize that these are Nikki Sixx and John 5’s mics! And those two look very fit, by the way. Running across the stage or whirling around while playing. The only time John 5 seems to stop is when he’s playing a solo or has to sing. The first two songs are played with sobriety.
Dancers arrive for « Wild Side », and it starts to sound more like MÖTLEY CRÜE. During « Shout At The Devil », the crowd is chanting « Shout! Shout! » all together. A little later, Vince Neil introduces their new song « Dogs of War ». The backing singers and dancers then return to the stage, wearing puppy BDSM masks to match those of the extras appearing in the video shown on the big screens. Speaking of Vince Neil, I was positively surprised. Okay, he doesn’t have a powerful voice as he used to have. It’s true that years of abuse have deteriorated his vocal capacity. But it really wasn’t as bad as some of the more recent reviews. True, he’s no longer able to hit the high notes or hold them as long as he used to. But he’s found a way around it: either he hands the mic to the crowd so that they sing « for him », or he sings a fade out.
We’re then treated to a John 5 solo, peppered with excerpts from popular songs, followed by « Looks That Kill » and a medley featuring a mix of their hits and popular punk hits: « Rock’n’Roll Junkie », « Smokin’ In The Boys Room », « Helter Skelter » (by the Beatles and a popular cover), « Anarchy in the U.K. » (Sex Pistols), « Blitzkrieg Pop » (Ramones), « Fight For Your Right » (Beastie Boys).
Tommy Lee appeared surprisingly quiet to me during this medley… But then he got up from behind his drum kit, came to the front of the stage and spoke to the audience. He raised his voice with “f*ck”, “f*cking” and “Jesus Christ!” about how crowded it was and how good it felt to be back. He says: « I see you. What I don’t see are cocktails and beer. Are you drinking? Raise your glasses! » And the festival-goers raise their glasses while cheering the drummer. « And the other thing I don’t see is… I haven’t seen a single pair of titties ». It only took one girl to raise her sweater for many to follow. Tommy Lee also said he wanted to see the guys show their titties too, but it was a series of young women, most of them sitting on the shoulders of boyfriends, who showed us their breasts. Whether we approved or not, it was worthy of mention. It almost felt like 15 years ago and more.
After this interlude, Tommy Lee got back behind the drums, and the other band members joined him for a succession of hits such as « Dr. Feelgood », « Girls Girls Girls » and to finish in style with « Kickstart My Heart ». Before leaving the stage, Tommy Lee returned to the front to engage his audience one last time: « I say Mötley – you say Crüe », which he repeated twice, then « I say f*ck and you say: F*ck – you. We love you! » And left the stage.
Despite the fact that the guys from MÖTLEY CRÜE aren’t all that young anymore, they’ve mellowed out, but not too much. And despite the fact that they hadn’t slept in two days (according to Nikki Sixx’s Instagram), we were treated to a good show. In the end, it was much better than I expected, and I really enjoyed seeing them again. Still, in my opinion, this should be the last time for real. As I said earlier, by doing too many final tours, bands lose credibility and the respect of part of their audience.
TEXT : MAUD LÉGARÉ | CHICKS ROCK MEDIA
PHOTOS *: MARIE-EVE DESMEULES | CHICKS ROCK MEDIA
*MÖTLEY CRÜE’s on stage photos by courtesy of FEQ. Photo credit: Marc-Antoine Hallé.