RENARD BLANC + CURE-PIPE
LA SOURCE DE LA MARTINIÈRE
10.03.2022
En cette soirée suivant une douce journée de mars aux allures de printemps, serait-ce plutôt le renard blanc qui en serait l’annonciateur? Car petit à petit on recommence à sortir et à se sentir vivant? Que ça fait du bien de voir du monde et des groupes live, sur place! La boucle est bouclée pour moi car mon dernier show dans des conditions « normales » a eu lieu à la Source, et j’y suis revenue pour Cure-Pipe et Renard Blanc. Enfin!
Tout de suite, je dirai que la meilleure formule, pour moi, c’est deux groupes en une soirée. Pas trois ni quatre ni cinq (ça s’est déjà vu). Cure-Pipe est celui qui se présente en premier, nous offrant un mix bien dosé de rock de garage un peu psychédélique en français et en anglais.
Le groupe est formé de six musiciens, dont un au saxophone, un instrument dont je ne suis pas fan. MAIS je n’y vois que du feu car il se fait discret, ajoutant une subtilité sonore pas envahissante du tout.
ET j’ai un faible pour les douze cordes alors ça compense. La musique est bonne, entraînante, mais le groupe est plutôt statique – j’avoue qu’à six il y a peu de place pour bouger – et le public est un peu (trop) sage à mon avis. On semble avoir perdu l’habitude de se laisser aller pendant les shows… et on sait pourquoi… Il y a aussi peu d’interaction de la part du chanteur, sinon pour dire merci et passer un petit commentaire sur l’air du temps et pour annoncer que la musique de Cure-Pipe se trouve un peu partout.
C’était une prestation assurément réservée aux fans du band, car j’en ai peu appris sur les tounes! Groupe à explorer quand l’occasion se représentera!
Setlist |
(Cover)
Inhaler
Quelle heure est-il
Plus rien ne m’impressionne / Lavage en série
Tant qu’à faire
Calmez-vous
Soutiens
Stomac People
Amour de v’lour
Woah
I must admit…
Liquid
Wiseman
Portée disparue
RENARD BLANC
Dans le même ordre d’idée psyché, sur fond de projections kaléidoscopiques, microscopiques et géométriques faisant penser aux taches de Rorschach ou même à des fractales, Renard Blanc nous offre ensuite un rock atmosphérique accessible mais pas pop du tout. Des tounes longues, immersives, ambiantes, un moment intense de réflexion et d’appréciation du présent.
J’avais vu ce groupe une première fois à la Fête de la musique, en septembre 2021, et pour moi c’était une belle découverte québécoise, le genre que je vois rarement passer et qui sort complètement du lot habituel de chansonnettes que nous servent les radios.
À part la pièce « ‘94 », un peu pop, ce sont de longues mélodies qui nous emportent ailleurs, avec des éclairages colorés, à l’avenant. Le public est surtout (sinon seulement) formé de fans du trio, et ça paraît. Ça ajoute une dimension bienvenue à ce show en formule assise qui ne le restera pas longtemps. On a même droit à une nouvelle pièce, « Couler », avant la finale.
Le seul bémol que je mentionnerais – mais je suis en train de me dire que c’était voulu, pour l’ambiance – c’est qu’on entendait trop bien le bruit de fond des amplis (ou de la pédale d’effet?).
Reste que, Renard Blanc est pour moi une autre valeur sûre à ajouter à ma très courte liste de groupes québécois franco.
Et bref avis d’intérêt public : sortez! Les shows en personne recommencent, profitez-en!
Setlist |
Feu sacré
Crevasse
Bruit blanc
Vitriol
Babylone
Fantôme
‘94
Hôtel
Le culte des cervidés célestes
Valhalla
Fleuve
Couler
Magma
TEXTE + PHOTOS : JULIE VOYER | CHICKS ROCK MEDIA
Une journaliste/photographe qui connaît son monde et nous donne envie d’apprivoiser ces contrées musicales… merci pour ce compte-rendu bien ficelé !