Il faut s’aérer l’esprit et s’ouvrir les oreilles un peu pour découvrir de la bonne musique, et c’est ce que j’ai fait le samedi 7 mars quand je suis allée voir ALIE SIN et LES DEUXLUXES au nouveau D’Auteuil. ALIE SIN se présente en format XLarge, comme le précise Gab (voix et guitare), avec ce soir Mélanie (Melvis & The Jive Cats) pour quelques pièces et Gabrielle au banjo (Margaret Tracteur, Bronco, Scare). Le groupe est complété par Noémie (tambourin et planche à laver!), Patal (guitare, harmonica, clavier), Danny (contrebasse) et Jonathan (batterie). Le groupe fait dans le folk, le bluegrass et le country, un peu à la Coppertones, mais en plus punk (!).
On y parle souvent de peine d’amour et d’Amérique profonde – on n’est pas trop loin des bayous ou des ballots de foin. On parle aussi du nouvel album, le bien intitulé Washboard Confessional, bientôt disponible en vinyle, format fidèle à l’esprit « old school » du groupe, comme le dit lui-même Gab. Le public a apprécié la prestation pleine d’humour, qui nous a bien préparés à ce qui s’en venait. Chose surprenante, comme au théâtre, il y a une tombée de rideau! C’est derrière ce rideau de velours que LES DEUXLUXES se préparent à nous séduire. Après une longue attente, le rideau s’ouvre et se présentent Étienne Barry (voix, guitare, batterie) et Anna Frances Meyer (voix, basse, flûte traversière) dans la fumée ambiante des chandeliers en fond de scène (et de la boucane aussi, mais bon).
À l’image de leur premier vidéo « Lighter Fluid », du titre de leur récent album, le look est passé de mode mais savoureux : veste à franges, moustache et combinaison « one-piece » avec motifs des années 1970 et, surtout, des guitares et des basses au look rockabilly et aux sonorités à faire rêver. LES DEUXLUXES, c’est une fusion entre Amy Winehouse et Lana Del Rey (ne décrochez pas!), tout aussi langoureux. La complicité entre Étienne et Anna saute aux yeux, et Anna nous régale en parlant de l’enregistrement de l’album, dans une église en compagnie de ratons, et de leur participation à un festival de metal en Amérique latine, où ils sortaient un peu du lot mais que, justement, ils se sont démarqués, habillés tout blanc, et que la presse leur a inspiré le titre « Encender ». Cette pièce, avec « For I Myself », est une de celles que j’aime bien. La setlist très généreuse comprend aussi des titres en français, comme « L’insistance », qui passent aussi bien que ceux en anglais, comme si leur style musical faisait fi des frontières linguistiques. Très plaisant! No shame here! La soirée s’est terminée à minuit pile, après un rappel « deuxluxe » qui nous a laissé les yeux pleins d’étoiles. Sweet dreams!
ALIE SIN
Rock’n’Roll is Dead to Me,
Dry Smoked Meat
Texas Roads
L’hiver
El Reno
St Roch Outlaws
They Stole
Johnny and June
Mississippi
Gates of Hell
Cold One
All Sewn Up [Lucero]
Les Deuxluxes
For I Myself
No Way
Tobacco Vanilla
Everything of Beauty
The Man
Lighter Fluid
Vacances Everest
Queen of Them All
My Babe and Me
L’insistance
Encender
Beware of the Dog
Bomb of Time
L.O.S.T.
Down on the Street/Loose [Iggy Pop & The Stooges]
Turn the Heat Up
Springtime Devil[rappel]
Funnel of Love
Traitement Deuxluxe
TEXTE ET PHOTOS : JULIE VOYER // CHICKS ROCK MEDIA
Post Scriptum : Sur une note moins positive, je tiens à faire remarquer à certaines personnes du public qui ont presque anéanti mon expérience, que les photographes ont leur place devant la scène et qu’ils ne vous dérangent pas longtemps. Vous qui assistez à plusieurs shows, vous devriez le savoir. Qu’on représente un site Web ou un plus « gros » média (d’ailleurs, La Presse n’aurait jamais couvert ce show), on fait un travail bénévole qui est apprécié des groupes et, parfois même, à la demande de ces groupes. C’est bien la première fois que je me suis fait tasser cavalièrement par ces personnes – sachez que c’était aussi la dernière fois.